lundi 26 octobre 2009

Histoire des Gaulois

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Vous pouvez retrouver cette semaine sur France Culture, un de nos anciens conférenciers : Christian Goudineau, professeur au Collège de France (chaire des Antiquités nationales).

Le 14 décembre 2004, cet enthousiaste spécialiste des Gaulois nous a magistralement parlé de : La Guerre des Gaules et l'archéologie.

Cette semaine (d'aujourd'hui lundi 26 octobre à jeudi) sur France-Culture, durant l'émission "La fabrique de l'Histoire", de 9:05 à 10 heures :
Histoire des Gaulois

Si vous avez manqué cette émission, durant un mois, vous pouvez l'écouter sur votre ordinateur,  pour cela : cliquez sur ce lien, ensuite depuis la nouvelle page, sur   (ensuite "lancez" le fichier sans oublier de mettre le son de votre ordinateur).

Une autre solution est de "podcaster" ces émissions. Le podcasting ou la balladodiffusion est un moyen de diffusion de fichiers (audio, vidéo ou autres) sur Internet appelés podcasts ou balados (merci Wikipédia)

lundi 19 octobre 2009

Jules César

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Voici quelques remarques que je me fais après avoir vu “ JULES CÉSAR“, le spectacle monté par Arthur Nauzyciel au théâtre d’Orléans.

J’ai apprécié et même admiré, en grande partie, la mise en scène résolument moderne qui nous a ramenés aux " années 60 " : sobre mobilier en vogue à l'époque, costumes sombres, très contemporains des protagonistes : vestes, chemises, cravates, autant d’accessoires dont jouent avec élégance les acteurs pour marquer les changements d’action, d’humeur, de rythme qu’impose la tragédie de Shakespeare. Oiseaux noirs d’un assassinat annoncé, figures masquées d’un complot hâtivement organisé, les acteurs exécutent une impeccable chorégraphie. Impression d’irréalité aidée par l’escamotage parfait des praticables.

J'ai bien aimé la déambulation des acteurs, leur gestuelle travaillée, si expressive, la forte tension traduite par le langage précipité qui les coagulait par moments, en groupes de conspirateurs, unis provisoirement dans la haine du tyran. J'ai aimé la stylisation de leur jeu, leurs embrassades mortelles, leurs corps fantômatiques qui articulaient dans le vide, s'interpellaient sans se regarder avec l'énergie silencieuse qui les animait… j’ai aimé le cri rouge du fond de scène, fauteuils des spectateurs vides et sanglants plus éloquents que les fantômes… négligemment traités par le metteur en scène. J’ai aimé aussi, la mise à mort du tyran réglée comme un ballet, sans aucun réalisme. Artificialité qui devient poésie.

Quelques réticences… J’ai peu goûté la présence du fantôme féminin de Portia, inutilement assise près de Brutus, potiche féminine ! ni l'apparition du fantôme de Jules César à Brutus traitée (selon moi… ) à l’emporte-pièce et banalisant ce moment de tension dramatique voulue par Shakespeare.

La musique portée par le trio jazzy sonnait juste souvent… parfois trop ludique quand il se portait sur scène..... il apportait une respiration agréable mais étirait le texte à n’en plus finir. Façon Broadway, il donnait une touche étrange d’américanisme à cette mise en scène peu banale !

Je me souviendrai de cette mise en scène d’une grande beauté plastique qui servait intelligemment ce grand texte de théâtre qu’est “JULES CÉSAR“.

NB - À propos… le fait de ne rien comprendre à l’anglais parlé par les acteurs, ne m’a nullement gênée. J’étais dans un espace-temps que je déchiffrais mesure après mesure. Transportée !

jeudi 15 octobre 2009

Sur le Julius Caesar de Nauzyciel

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Voici l’opinion de Brigitte Salino (dans Le Monde du 15-10-09) sur les musiques de l'âme de "Jules César", pièce mise en scène par Arthur Nauziciel, que nous avons pu voir du 14 au 17 octobre.

Jules César est une des pièces de Shakespeare les moins jouées en France. […] Arthur Nauzyciel en donne une vision proprement stupéfiante. Rarement le théâtre atteint de tels sommets d'émotion réfléchie que dans ce Jules César. Rarement les mots résonnent ainsi, comme des coups, conscients ou inconscients, que les personnages se donnent entre eux, ou à eux-mêmes. Rarement le pouvoir apparaît sous une lumière aussi acérée, baignée d'une insondable mélancolie.

Avec Arthur Nauzyciel, la pièce de Shakespeare change d'époque. Elle n'a pas pour décor la Rome antique de César, mais l'Amérique des années 1960, qui a vu à la fois l'élection de John Fitzgerald Kennedy à la présidence des Etats-Unis, en 1961, et son assassinat, à Dallas, en 1963. Ce moment-là a été vécu comme un gouffre, la fin d'un monde. Il en fut de même quand César fut assassiné, en 44 avant Jésus-Christ. C'est en tout cas la vision qu'en propose Shakespeare, dans sa pièce écrite en 1599.

César meurt, tué par les conjurés menés par Cassius et Brutus, aimé comme un fils, parce qu'il représente une menace : il veut une couronne qui lui donnera tout le pouvoir, et le pouvoir absolu corrompt. "Préférez-vous César vivant, et mourir esclaves, ou César mort, et tous vivre libres ?", lance Brutus à la foule qui lui demande une justification de son acte : "César m'aimait, je le pleure. Il connut le succès, je m'en réjouis. Il fut vaillant, je l'honore. Mais il fut ambitieux et je l'ai tué."

Ce que Brutus ne dit pas aux Romains, mais qu'il a plus tôt avoué à Cassius, c'est qu'il est d'abord "en guerre avec lui-même". Une tristesse l'accable, à laquelle il ne saurait donner de nom. De la même manière, tous autour de lui sont atteints d'un mal diffus. César a beau affirmer "Le danger sait fort bien que César est plus dangereux que lui", il se révèle superstitieux, hanté par la perspective des Ides de mars qui, selon les oracles, lui seraient défavorables. Cassius ne cache pas la jalousie qui l'anime, mais son ressentiment tient aussi au sentiment qui le mènera à juger légitime de mourir le jour de son anniversaire, sur le champ de bataille où son camp s'oppose à celui d'Antoine, le successeur de César. Il y a ainsi dans la pièce de Shakespeare, une profusion de signes du destin, des orages ou des oiseaux funestes, qui déploient une obscure et insondable toile de fond en contradiction avec l'imparable clarté apparente du discours politique.

La mise en scène d'Arthur Nauzyciel se glisse dans ce hiatus. Elle fait entendre ce qui n'est pas dit, les lapsus de la pensée et les dérives de la conscience. Les personnages s'adressent à eux-mêmes plus qu'ils ne débattent avec les autres. Ils sont ensemble, mais séparés, dans un décor évoquant au début de la représentation un vaste salon d'hôtel de campagne présidentielle, dans les années 1960, puis s'élargit jusqu'à devenir immense, par un effet de miroir qui renvoie sur tout le plateau l'image d'une salle de théâtre vide, aux fauteuils rouges comme le sang versé.

Sur le côté, se tient un trio de jazz, totalement partie prenante du jeu. Il insère dans les scènes le contrepoint d'une musique de l'âme, comme les autres musiques entendues : la fin du discours d'Antoine aux Romains s'accompagne de My Body Is In Chine, du groupe Arcade Fire, qui déchire l'air sur l'image du corps de César, frappé des trente-trois coups mortels, se relevant face à la salle, comme un spectre à la bouche déchiquetée par un cri muet.Certes, à côté de moments aussi saisissants que celui-ci, et ils sont nombreux, il y a parfois des chutes de tension, en particulier dans les scènes de bataille, toujours difficiles à représenter. Mais cela pèse peu en regard de la durée — 3 h 30 — et de la tension souterraine de la mise en scène, portée par une distribution de tout premier ordre, qui rend à Jules César ce qui lui appartient, et lui donne ce qu'Arthur Nauzyciel lui apporte : la folie rédemptrice du pouvoir... théâtral.


Et vous, quelle est votre opinion sur cette mise en scène ?

mercredi 14 octobre 2009

Filles et fils de Clio à Pothier

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Si le Cycle César vous laisse quelques loisirs, voici un nouveau cycle de conférences. Il concerne l'histoire et se déroulera dans l'auditorium du lycée Pothier.Il nous est proposé par Patrick Clastres qui nous parla de "PIERRE DE COUBERTIN ET L'INVENTION DE LA TRADITION OLYMPIQUE, il y a un peu plus d'un an.

Le programme de l'année 2009-10 et ses objectifs sont présentés dans le document lié à ce message (cliquez sur le titre de ce message pour le télécharger).

N'oubliez pas que les auditeurs extérieurs au lycée Pothier doivent s'inscrire avant les conférences auprès de patrick.clastres@sciences-po.org.

Voir : "Filles et fils de Clio - Conférences d'histoire"

vendredi 9 octobre 2009

"Ordet" - Nauzyciel sur France Culture

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En parallèle avec le cycle César orléanais, la pièce "Ordet" de Kaj Munk d'après la mise en scène d'Arthur Nauzyciel sera diffusée sur France-Culture samedi prochain (10/10) à 20 heures.

Présentation :
"Ordet - Festival d'Automne 2009
Jean-Marie Winling
Traduction et adaptation Marie Darrieussecq,
Mise en scène et adaptation Arthur Nauzyciel

Ordet a été enregistré pour France Culture le 25 septembre 2009 au Théâtre du Rond-Point dans le cadre du Festival d'Automne à Paris.

Un monde à la fois proche et lointain, moderne et ancien ; un monde en même temps terrien et profondément religieux quelque part au Nord de l'Europe. On y invoque le ciel pour toutes sortes de raisons plus ou moins métaphysiques, parfois même prosaïques. On s'y affronte sur des différends théologiques aux motifs terre-à-terre, qui renvoient à la lutte pour la domination. C'est un monde mêlé où différentes conceptions s'opposent farouchement. Le langage y joue un rôle puissant, comme si les mots devaient toujours être suivis d'effets. D'où le titre de cette pièce du Danois Kaj Munk, Ordet, en français La Parole. Carl Theodor Dreyer en fit un film célèbre. Le metteur en scène Arthur Nauzyciel et la romancière Marie Darrieussecq ont remarquablement adapté en français cette pièce sur le pouvoir des mots où la question de la foi occupe une place centrale. Mais aussi plus largement la question de l'amour et de ce qui justifie une vie humaine.

"Avec amertume j'ai pu me dire à moi-même : en tant que poète tu insuffles la vie aux morts grâce à la foi, mais comme pasteur tu ne peux même pas accorder la mort à celui qui souffre... Ni les ressusciter. Pour ne pas se laisser totalement submerger par ce sentiment d'impuissance, Ordet rattrape cette douleur..." Kaj Munk
Réalisation : Jacques Taroni"


Les fans d'Arthur qui ne seront pas disponibles à l'heure du souper familial, pourront écouter la pièce dès le lendemain (et durant une semaine) en cliquant sur le nom de la pièce à :