mercredi 12 octobre 2011

Le jardin des mots

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Sur une idée de notre vice-présidente Geneviève Dadou et en hommage à Jacqueline de Romilly, décédée cette année et venue dans notre section orléanaise, à deux reprises, nous parler de la Grèce antique, notre séance de rentrée du 29 septembre 2011 laissait la bride sur le cou à cinq orateurs-maison. Les budistes orléanais aiment jouer. Ils aiment jouer dans les jardins. Ils avaient choisi les jardins des mots, lieux où ils cueillent volontiers les fleurs de rhétorique et rencontrent les auteurs branchés. 

Ce jour-là, certains préféraient creuser pour examiner les racines. D’entrée, le Président Malissard allait très profond en exhumant une racine indo-européenne MON/MEN-MIN/MN, en MONtrant et en MENtionnant en bon MONiteur et sans moyens MNémotechniques ni meMENto une foule de rejets, parfois MONstrueux.  Geneviève Dadou avait dû renoncer à l’imiter, s’en tenant aux terminaisons d’un feuillage sans doute urticant si l’on en juge par ses nombreux « ouille » et ses « aïe » répétés. La trouille lui empoignait-elle les entrailles ? En fait, elle nous assaisonna une tambouille de suffixes un peu canailles, proposant des boustifailles de citrouille et de grenouilles au grand plaisir de la piétaille. Ensuite, Marie-Hélène Viviani explorait son petit parterre en forme de botte et y découvrait tout un cortège de plantes en pleine Renaissance exhalant des parfums mélodieux et précieux. Elles avaient migré, allegro, d’au-delà des monts. 

Comme dans tout bon jardin botanique, André Lingois étiqueta avec méthode et compétence les surgeons de l’environnement géographique, citant les sources pour les rivières, rangeant par strates successives les villages, s’arrêtant pile Poil pour laisser Jean Nivet lancer un quiz. Malgré les termes savants et les pièges astucieux, les Budistes orléanais montrèrent que leur culture n’avait pas besoin d’un jardinage intensif, que leurs racines, bien qu’antiques, avaient été entretenues et portaient avec allégresse une bien belle végétation.

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