lundi 13 avril 2015

Pétition pour la défense des langues anciennes

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Le Bureau de la section orléanaise Guillaume-Budé attire votre attention sur une pétition soutenue par la CNARELA (Coordination Nationale des Associations Régionales des Enseignants de Langues Anciennes) et d'autres associations de professeurs, pour la défense des langues anciennnes. 


Cette pétition s'adresse à Madame la Ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.


Pour le maintien de l’enseignement des Langues et Cultures de l’Antiquité : l’enseignement du latin et du grec ancien pour tous les élèves, dans tous les établissements.

Aujourd’hui, tous les élèves, quels que soient leur lieu de scolarité, leurs difficultés ou leurs parcours, ont la possibilité d’étudier les langues et cultures antiques dans le cadre des options facultatives, qui s’adressent à tous sans discrimination aucune. Ainsi, à la rentrée 2014, selon les chiffres officiels, plus de 520 000 élèves étudiaient le latin ou le grec.
À la rentrée 2016, dans un État qui s’inquiète du niveau des élèves en langues, qui prône la réussite pour tous et la diffusion des valeurs humanistes chez le citoyen de demain, le latin et le grec ancien ne seront plus des options proposées aux élèves car elles ne seront même plus des disciplines.
Elles deviennent des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI), mises en concurrence avec tous les autres projets de l’établissement, qui aura la charge de faire le "choix" entre ceux-ci, selon les moyens qui lui auront été accordés.
Concrètement, cela signifie la disparition de l’enseignement des Langues et Cultures de l’Antiquité là où elles sont présentes aujourd’hui, car leur maintien ne tiendra qu’au bon vouloir local, après d’inévitables tensions entre ces disciplines et d’autres nouveaux projets.
Nous refusons que le latin et le grec ancien deviennent un vague complément culturel. Nous refusons que le latin et le grec ancien deviennent une niche éducative pour une élite.
Nous demandons instamment que les Langues et Cultures de l’Antiquité, champ d’études hautement formateur à la citoyenneté, continuent d’être proposées à tous les collégiens sous la forme d’un enseignement annuel assuré par des professeurs spécialistes du latin et du grec ancien, rompus par leur formation à croiser les approches disciplinaires.

Si vous souhaitez vous associer à cette pétition, cliquez sur cette adresse, indiquez votre adresse email, ajoutez éventuellement une phrase de commentaire, puis cliquez sur "Signer".

PS : vous pouvez lire "Pour en finir avec le latin et le grec", une tribune de Libération sur le même sujet (ou presque).

Les Belles Lettres annoncent la mise en ligne du premier portail francophone dédié aux humanités :


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vendredi 3 avril 2015

Scandales à Rome ! Cicéron monte à la tribune.

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Alain Malissard avait toujours souhaité que le latin, sa littérature et son histoire sortent d'un cadre strictement universitaire pour toucher l'ensemble des publics. C'est pourquoi il avait eu l'idée de proposer des "lectures" de textes qui seraient faites sur le théâtre d'Orléans avec l'aide du CDN et de la Scène Nationale.

Il y a dix ans, après avoir centré ses recherches sur les œuvres de Tacite, il avait conçu de faire lire des extraits des Annales par trois comédiens Benoît Guibert, Christophe Maltot et Thomas Matalou, Ce fut la mémorable séance du 26 novembre 2004 où avaient été proposées au public des Images de la Rome impériale l'année des quatre empereurs.

Les travaux plus récents d'Alain Malissard ayant porté sur l'étude de quelques scandales parmi ceux qui ont entaché le cité romaine au cours de son histoire, il avait souhaité encore une fois qu'une lecture fût faite sur le théâtre. Pour cela, il avait privilégié deux personnages scandaleux, contre lesquels Cicéron s'était élevé, Verrès et Catilina. Et, avec l'aide de Nicole Laval-Turpin, il avait choisi les passages les plus appropriés pour une mise sur le théâtre. La fatalité a voulu qu'il ne puisse ni achever ses travaux, ni assister à cette lecture à laquelle il tenait beaucoup. Alors ses amis ont fait en sorte que cette "lecture" puisse avoir lieu : ceux de "Guillaume-Budé", bien sûr, ainsi que François-Xavier Hauville et Bruno Lobbé pour la Scène Nationale, Arthur Nauziciel  et toute son équipe, pour le CDN.

C'est Xavier Galais qui, en cette soirée du 28 mars, a assumé la tâche difficile de faire vivre les textes de Cicéron.

On commença par des extraits des Catilinaires, ces discours par lesquels Cicéron, en cette lointaine année -63, a dévoilé devant le Sénat les détails de la conjuration contre la République. Xavier Galais choisit d'interpréter le grand orateur au moment où il était en train de préparer, d'assimiler son texte, se redisant les phrases qui lui résistaient, travaillant son articulation, crayon entre les dents.

En revanche, pour lire des extraits des Verrines – où sont dénoncés les cruautés et les pillages du gouverneur de la Sicile – l'acteur se posa  devant un micro et lança sa voix vers le public, afin de retrouver le style oratoire du grand Marcus Tullius, celui dont, au siècle suivant, Tacite rappelait qu'il avait laissé le souvenir d'une éloquence coulant avec la force d'un flot qui déborde (exundat et exuberat illa admirabilis eloquentia).

Un public nombreux était là pour applaudir la performance de l'acteur, tout en rendant hommage à la mémoire d'Alain Malissard dont on rappela combien, pendant vingt-cinq années, il s'était impliqué dans la vie culturelle orléanaise.
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Jean Nivet
Quelques photos d'Alain Malissard

Document de présentation de la soirée : p1 - p2 - p3 - p4

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