mercredi 5 juillet 2017

La bibliothèque humaniste de Sélestat

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Gabriel BRAUENER fut invité, mardi 25 avril 2017, dans l’Auditorium du Musée des Beaux-Arts, par la section orléanaise de l’association Guillaume Budé, à nous parler de : 
LA BIBLIOTHÈQUE HUMANISTE DE SÉLESTAT

Ce conférencier, présenté par Yvelines Couf, est historien, archiviste et directeur des Affaires culturelles de la région alsacienne. Ce soir-là, il fut notre mentor pour la visite guidée d’un lieu prestigieux que seule la voix de l’orateur sut mettre en images. 



Sélestat, ville idéalement située au centre de l’Alsace, contient une bibliothèque humaniste inscrite au registre de la Mémoire du monde depuis 2011. 
Cette bibliothèque est au cœur de l’humanisme rhénan des XVe et XVe siècles. Pendant un siècle, elle a joué un rôle primordial lié à la présence de l’école latine et à son rayonnement. Un prieuré bénédictin fut d’abord fondé à Sélestat en 1094.


Mais il faut attendre le XVe siècle et l’activité du moine Beatus Rhenanus pour en faire un foyer intellectuel. C’est ce moine qui sut constituer une bibliothèque remarquable grâce à sa curiosité et aux legs des communautés monastiques riches en ouvrages antiques. Beatus Rhenanus, pédagogue et savant philologue sut attirer à lui des savants européens et favoriser ainsi le travail des grands imprimeurs, dont les Estienne parisiens. Il se lia d’amitié avec Erasme et reçut nombre d’érudits européens intéressés par celui qui fut nourri à l’humanisme chrétien venu d’Italie. Loin des idées propagées par la la Réforme luthérienne , la ville de Sélestat resta en effet catholique d’où un progressif déclin de la cité à partir du XVIe siècle. C’est alors la ville de Strasbourg, convertie aux idées réformistes qui prend son essor dans le champ intellectuel. Beatus meurt en 1547 et lègue à sa ville natale un fonds de 2 300 ouvrages. 

La bibliothèque de Sélestat compte aujourd’hui 460 manuscrits, dont des incunables. Citons quelques joyaux : le Lectionnaire mérovingien en latin du VIIe siècle, le Livre des Miracles de Sainte-Foy, la Bible de la Sorbonne, le Cahier d’écolier de Beatus, un Éloge de Sélestat par Érasme. C’est dans cette bibliothèque qu’on peut voir l’original de l’Imitation de Jésus-Christ, ouvrage de Thomas A. Kempis écrit au début du XVe siècle. Il fut jusqu’au XXe siècle le livre le plus imprimé après la Bible. 




Cette bibliothèque humaniste quitta le lieu monastique pour trouver place dans la Halle aux grains de la ville, construite en 1843. Fermée pour travaux depuis 2014, en pleine restructuration, elle doit rouvrir ses portes en 2018. Nous pouvons dès aujourd’hui consulter le site web qui lui est consacré et constater l’avancée des travaux grâce à la projection des images en 3 D. Reste au public orléanais intéressé par l’excellente présentation de G. Brauner à programmer une visite qui lui permettra de connaître de visu ce haut lieu de la culture qu’est la fameuse bibliothèque humaniste de la ville de Sélestat.

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